LAbsent
Les navires passent dans la nuit
Des bouleaux Quelques chênes verts
Plus verts encore que ces coeurs
Quand la mer a dévoré lhomme
Chiffonés
Pour le baiser éventé de labsent
Il ny avait aucune grâce
Dans cette nature exorbitée
Que ces navires qui marchent sur ma nuit
Broyant les noyés en un lourd froufrou
Romantisme jetable
Je cherche entre ces muscles glaireux
dans ces vagins de craie
Je fouilles ces artères vaines
Et le superflus de la chair
Les mots du corps
Du corps
Le corps...
...Un corps bruyant et chaud
Cercles et croix conciliés Des bateaux
Pudeur aguicheuse
Cétait moi pour ces mâts
Moi et moi et moi et ça
Tempêtes écorchements
Cétait faire lamour à la mort
Puissance dagonie Fièvre de mourant
Faire lamour au cadavre
Faire rire les os et chanter le sang
Faire frissonner les organes
dans leurs liquides froids, faire
Jouir la chair malade
(vivre...)
Nous nétions pas là.
Les paroles sassomment sur la nuit
Humeurs denfants jaunes
Aux barreaux thoraciques
Tout le poids de labsent
Tout le poids de mon corps
Tout le poids de ce monde hors de moi
Dans moi et qui veut maspirer
Tout conspire à me faire disparaître
Et toi ?
Toi et ton corps vide pour moi ?
Et moi ?
Moi et mon corps vide de moi ?
Les mouches parlent dans la nuit
Elles viennent se perdre dans ce ventre sec
Elles viennent prier Elles viennent mourir
Jentends les mouches
Copuler et me mettre enceinte
de moi de toi de la nuit des mouches
Roule roule rivière épaisse
Viens lécher ces pieds viens
Mouiller ces peaux viens laver
ces courbes ces angles ces cheveux
drus Viens bénir ce front ridé
Viens viens me vénérer car je suis reine
Je suis or et diamant
Je suis le soleil Je fais trembler la nuit
Je fais pleurer les pierres
Et soupirer les ours
Je suis
Rien
sans lui.