Don
Je voudrais vivre sur la terre
Saigner dun sang dhumain
Je voudrais mourir sur la terre
Mourir enfin et simplement.
Transparence de certains êtres
La lumière passe à travers eux
Comme à travers un grand tamis
Ouvert.
Jai tâché ma pureté
Dun sang qui nétait pour ces veines
Et jai grandi trop vite
Mon âme a craqué les coutures de mon corps.
A nu, lenfant.
Ce fut une étrange agonie
Et jai longtemps traîné
Dans mon ombre le poids dun mort.
Noyé dans ces torrents mentaux
Si tôt, si tôt...
Si fins, des bras striés de bleu
Et des mains frêles
Des doigts calleux de vieilles gens
Et le visage comme un gant
Sur le crâne
Les cicatrices du suicide infantile
Si lourdes sur les yeux
des yeux...
Des yeux qui nont jamais cru
Aux mensonges du noir
Des yeux qui nont jamais connu
Le repos de la nuit
des yeux...
Et la vie comme une écorchée
Dont le rire édenté méventre.
Sagenouiller et prier
Sétonner et constater
Son ignorance
Et la douceur de lignorance.
Sétonner et découvrir
Son plaisir
A sinterdire le plaisir.
Se sentir grand
Si grand, si grand, si grand
Grand et si vrai
Se sentir mort dêtre vivant.