Seule
Un soir
En hiver
Griffant les rues vertes
Echevelée et raide
Jallais
Pour les lampadaires
Et leur lumière
Qui brûlait mes semelles
Pour le trottoir
Brisé
Comme un visage en larmes
Je pensais à l "absurde durée de ma vie"
Au prix de mes drogues
Si insatisfaisantes
Un soir
En hiver
Je pensais à ces choses
Que les adultes ne manient
Quaprès longue expérience...
( Comme sil fallait avoir de lexpérience pour mourir ! )
...Quand léraflure est devenue gangrène
Observée
Longuement
En silence
Labourer la jeunesse
Sous les yeux et dans lâme
Si violemment vivants
Ne se savent-ils morts?
Douleur métallique
Odeur de papier...
Un soir
En hiver
Je rêvais dun temps
Où lon séclairerait
A la lueur des auréoles
Où les vagues des fronts
Sauraient noyer les ombres
Et plus lexistence toute entière.